Avocat : changer de voie après 10 ans de barreau

Vous êtes avocat et vous réfléchissez à changer de voie après 10 ans, voire moins, dans la profession d’avocat ? Vous n’êtes pas le seul. Une étude du Conseil national des barreaux (CNB) a montré que plus de 22% des avocats abandonnaient la profession avant dix années de carrière.

Rythme compliqué, envie d’entreprendre autrement, envie de plus de stabilité et de sécurité, ou aspiration à un meilleur équilibre de vie : les motivations sont multiples, et la reconversion devient une option sérieusement envisagée pour beaucoup d’avocats.

Mais quelles sont les voies réellement ouvertes à un avocat expérimenté ? Et comment valoriser ses compétences juridiques dans d’autres environnements ?

1. L’entreprise : une transition naturelle

Vous êtes avocat et vous souhaitez changer de voie après 10 années de barreau ? Sachez que les directions juridiques en entreprise peuvent vous ouvrir grand les bras. En effet, vos capacités à gérer des dossiers complexes, à arbitrer les risques et à dialoguer avec des interlocuteurs exigeants est particulièrement prisée. Ces aptitudes que vous avez développées pendant votre carrière d’avocat peuvent donc aujourd’hui constituer un vrai atout si vous visez un poste en entreprise à ce stade de responsabilité.

Principaux débouchés :

Juriste senior ou responsable juridique (dans le secteur bancaire, énergie, tech, pharma, etc.),
Compliance officer, data protection officer, ou encore risk manager,
Évolution possible vers des postes de secrétaire général ou directeur juridique.

Le passage à l’entreprise offre souvent un meilleur équilibre vie pro/vie perso, avec une approche plus transverse du droit.

Consultez notre article publié dans Capital à ce sujet, ici.

2. Le secteur public ou para-public

Certains avocats choisissent de mettre leur expertise au service de la fonction publique (Etat, collectivités, juridictions administratives) ou d’organismes publics.

Exemples :

Conseiller juridique dans une autorité de régulation (ex : CNIL, AMF)
Fonctionnaire ou contractuel au sein de l’État (ministères, établissements publics)
Enseignant dans une université ou école de droit

Cette voie exige parfois de repasser des concours, mais peut offrir un cadre plus stable et engagé sur le long terme.

3. L’entrepreneuriat et la LegalTech

Après une belle séniorité acquise dans le métier d’avocat, l’avocat possède un capital précieux : connaissance métier, réseau, sens de la stratégie et du conseil. Nombreux sont ceux qui choisissent d’en faire une entreprise.

Exemples de reconversion :

Création de cabinet de conseil ou de formation juridique,
Lancement d’une legaltech (automatisation, legal design, legal ops…),
Activités de médiation, d’arbitrage ou de négociation.

Les soft skills développés en cabinet (résilience, autonomie, rigueur) sont des atouts forts pour entreprendre.

4. Les métiers connexes : RH, communication, gestion de crise…

L’expérience d’un avocat peut être un levier dans des métiers de l’ombre mais très stratégiques. Par exemple :

Responsable RH ou Relations sociales dans une grande structure
Consultant en stratégie, communication sensible ou gestion de crise
Carrières dans les ONG, les think tanks, ou les institutions internationales

L’essentiel est de bien raconter son parcours, de montrer sa capacité d’adaptation, et de traduire ses compétences en langage “non-juridique”.

5. Les clés d’une reconversion réussie

Se faire accompagner : bilan de compétences, mentorat, coaching,
Travailler sa narration : savoir dire qui l’on est et ce que l’on veut maintenant,
Accepter la transition : toute reconversion demande temps, ouverture et parfois formation complémentaire.

Le plus important : sortir de la logique « je quitte » pour entrer dans une dynamique « je choisis ».

En résumé

Reconvertir sa carrière après dix ans d’exercice, c’est souvent plus un repositionnement qu’un abandon. Les avocats disposent d’une boîte à outils précieuse : rigueur intellectuelle, sens de la négociation, écoute, esprit d’analyse.

Que ce soit en entreprise, dans le public, dans l’innovation ou dans l’enseignement, leur profil reste recherché. Le vrai défi ? Oser redéfinir sa trajectoire, avec clarté et confiance.